Fumer la pipe

Le jargon du cyclisme est souvent fleuri et très imagé. De nombreuses expressions circulent dans le peloton pour décrire des faits de course ou des comportements, sans qu’elles soient compréhensibles par le commun des mortels. Cyclisme-Mag vous propose un petit glossaire, avec cette semaine "Fumer la pipe".

Définition : Se dit d’un coureur en grande forme et au-dessus de ses adversaires qui donne l’impression de ne pas forcer quand ses rivaux montrent des signes de fatigue. Il renvoie à l’image d’un homme confortablement installé dans un fauteuil en train de fumer la pipe et d’observer tranquillement la situation.

Ceci n’est l’apanage que des plus grands, ceux capables de ne laisser que des miettes à la concurrence. En effet, il n’est pas ordinaire de voir un coureur, en pleine ascension d’un col, se permettre de toiser du regard ses adversaires tout en donnant l’impression de voler sur la pente quand eux ont le visage marqué par la souffrance. Pendant que chacun essaie de ne pas se mettre dans le rouge, lui se laisse descendre et remonter au sein du petit groupe histoire d’observer le facies de ceux qui l’accompagnent. Une façon remarquable d’afficher sa supériorité et de décourager ses adversaires.

Parmi les illustres « fumeurs de pipe », comment ne pas mentionner Lance Armstrong qui, dans ses grandes années, avait pris pour habitude sur le Tour de France de jauger la forme de ses adversaires dans les grosses difficultés quand lui semblait en balade sur les rampes du mont Ventoux, de l’Alpe-d’Huez ou autre col du Galibier. Des images qui ne manquaient d’ailleurs pas d’entretenir les rumeurs sur la possible prise de produits illicites dont l’Américain s’est toujours défendu. Une chose est néanmoins certaine, oui Armstrong a parfois « fumé la pipe » sur son vélo.