Poser une mine

Le jargon du cyclisme est souvent fleuri et très imagé. De nombreuses expressions circulent dans le peloton pour décrire des faits de course ou des comportements, sans qu’elles soient compréhensibles par le commun des mortels. Cyclisme-Mag vous propose un petit glossaire, avec cette semaine "poser une mine".

Définition : Poser une mine est l’expression qui décrit une attaque soudaine et franche d’un coureur, qui distance alors rapidement le peloton ou un groupe d’échappés. En général, l’attaque vient de l’arrière, pour augmenter l’effet de surprise et empêcher la réaction immédiate si elle bien placée. Il faut une certaine explosivité et de la force dans les jambes pour la réussir.

C’est le coup parfait que les coureurs cherchent à placer pour s’envoler vers la victoire. Aux aguets, ils attendent le moment opportun, quand la vigilance des adversaires ouvre une petite brèche pour s’y engouffrer. Un changement de vitesse en un éclair, puis debout sur les pédales, l’attaquant "pose une mine", soit dans les forts pourcentages pour faire valoir ses qualités de grimpeur, soit dans un léger faux plat ou à la sortie d’un virage pour les gros rouleurs. Ensuite, pas question de se retourner mais foncer tête baissée, avant d’évaluer les dégâts en jetant un bref coup d’œil sous l’épaule.

Parmi les plus grands "poseurs de mine", Fabian Cancellara y tient une bonne place. C’est en plaçant des attaques puissantes qu’il a construit ses plus belles victoires, comme sur les pavés de Paris-Roubaix qu’il a remporté en 2006 et 2010, ou dans le juge de paix du Tour des Flandres, le fameux mur de Grammont, où le Suisse a déposé Tom Boonen en 2010. Philippe Gilbert est aussi un adepte : sur les pentes du mur de Huy, au sommet duquel est jugée l’arrivée de la Flèche Wallonne, le Belge martyrise souvent ses adversaires par des attaques dévastatrices.