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Jeannesson : « Monter sur le podium d’un grand tour »

samedi 3 mars 2012
  • Arnold Jeannesson

Arnold Jeannesson rêve de briller sur un grand tour - Panoramic

14e pour son premier Tour de France en 2011, Arnold Jeannesson fait partie de cette nouvelle génération française décomplexée et ambitieuse. Au parcours atypique, le coureur de FDJ-Big Mat nous dévoile ses ambitions avant Paris-Nice.

Arnold, d’abord dans quel état de forme êtes-vous avant ce Paris-Nice ?
Arnold Jeannesson : J’ai dû abandonner dimanche lors des Boucles du Sud-Ardèche mais ce n’est rien. Les circonstances de course font que parfois, on n’a pas trop le choix. Sinon, ça va bien. J’ai arrêté le cyclo-cross début janvier. Dans la foulée, la forme était là sur les courses sur route. La reprise était correcte pour le GP La Marseillaise, puis le Tour d’Oman s’est bien passé (Ndlr : 5e du général). J’arrive bien sur Paris-Nice mais ce n’est pas non plus un gros objectif. On verra. Il n’y a pas de recherche vraiment de grosse performance.

Vous dites que Paris-Nice n’est pas un gros objectif…
Ce n’est pas un gros objectif pour moi mais c’est un gros objectif pour l’équipe. C’est une course importante, une course World Tour. On a une bonne équipe. Personnellement, ce n’est pas l’objectif de la saison, il y en a des plus importants ensuite. On va essayer de bien faire au niveau collectif et si j’ai l’opportunité d’aller chercher une victoire d’étape, ou de faire une place au général, ce serait bien.

Justement, comment avez-vous organisé votre saison ?
On va essayer d’avoir un pic de forme sur le mois d’avril avec le Tour du Pays Basque et les classiques, la Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, et le Tro Bro Léon. L’idée, c’est d’être en forme sur cette période-là. Ensuite, je vais couper. Pour bien préparer le Tour de France, on passera par le Dauphiné. Le deuxième pic de forme, il est pour juillet, pour le Tour de France. C’est là où on m’attend, où il ne faut pas que je me rate. Paris-Nice, c’est important d’y aller mais ce n’est pas là qu’il faut que je brille.

« Au départ, la route ne m’intéressait pas du tout. Si je n’avais pas fait de VTT ou de cyclo-cross, je n’aurais pas ce niveau »

Pour votre premier Tour de France, vous avez terminé 14e du général (Ndlr : après déclassement d’Alberto Contador) l’été dernier. Vous êtes-vous surpris ?
J’en ai surpris plus d’un mais je savais de quoi j’étais capable. Ma sélection s’est faite tardivement. Je l’ai su une semaine avant le départ. J’y allais sans objectif dans la tête, seulement avec l’idée de donner le maximum. A l’arrivée, j’ai fait un très bon classement général. Je ne pensais pas pouvoir faire ça sans le préparer mais finalement, ça s’est plus que bien passé. Cela me donne de bons espoirs pour les prochains Tours.

C’est pourquoi vous avez complètement changé votre préparation cette année ?
Pas complètement changé. Je ne veux pas tout miser sur le Tour parce que si ça se passe mal, je ne veux pas rater ma saison. Je vais essayer de faire de belles courses, essayer d’en gagner déjà, parce que je n’ai toujours pas gagné chez les pros. Ensuite, oui, faire un bon classement général sur le Tour. De là à le gagner, ça va être très compliqué, je suis réaliste. Mais au moins essayer de faire du mieux possible.

Dans la nouvelle génération, on parle beaucoup de Pierre Rolland, Jérôme Coppel. Beaucoup moins de vous. Est-ce que cela vous frustre ?
Non, pas du tout. C’est peut-être pas plus mal, comme ça on me met encore moins de pression. Pour moi, ce qu’a fait Pierre Rolland, c’est super. Je pense que j’aurais très bien pu le réaliser. Jérôme Coppel était un peu en dessous mais ce sera peut-être lui le plus fort de nous cette année. On verra bien. En tout cas, non, je ne suis pas frustré. Je sais que mon tour viendra. Ce que j’ai fait, c’est pas mal et j’en suis déjà fier. Plus on sera de jeunes coureurs français à titiller les meilleurs, plus on va progresser et monter dans la hiérarchie. Quand un seul coureur marche, on le met en avant et après, il se laisse un peu s’endormir. Etre plusieurs, ça fait une petite concurrence entre nous. C’est positif.

Vous avez un parcours atypique. Quel type de coureur vous définiriez-vous ?
J’ai commencé par le VTT donc on est plus grimpeur que sprinteur quand on commence par ça. Je reste un coureur complet. J’ai un physique qui m’avantage plus quand ça grimpe que quand ça sprinte. J’ai plus un profil grimpeur mais je me débrouille sur tous les terrains.

On voit de plus en plus de coureurs passer du VTT ou de cyclo-cross vers la route. Avoir cette panoplie, c’est un plus ?
Oui, c’est sûr. Si je n’avais pas fait de VTT ou de cyclo-cross, je ne pense pas que j’aurais ce niveau-là sur route, j’en suis persuadé. Arriver sur le tard sur la route, ça a été important. Depuis trois ans, j’ai dû tirer un trait sur le VTT, parce que ce n’est pas possible de tout faire. Je continue le cyclo-cross, parce que c’est important pour moi. Cela fait partie de ma préparation et c’est du plaisir aussi. Mon parcours, c’est le mien, et ça m’a réussi.

« On s’aperçoit que dans tous les domaines, on peut jouer quelque chose, que ce soit dans les sprints ou les cols »

Au départ, vous ne pensiez donc pas à faire une carrière sur route ?
Je ne cherchais pas à faire de la route, ça ne m’intéressait pas du tout. Ensuite, j’ai eu la chance d’avoir un entraîneur qui savait que je pouvais faire un très bon routier, voire un professionnel, et qui m’a laissé prendre le temps de venir à la route. Il m’a laissé m’épanouir dans le VTT, le cyclo-cross et je suis venu naturellement sur la route. Il m’y a dirigé sans que je m’en rende compte et finalement, ça s’est très bien passé après.

Et aujourd’hui, la route vous plait-elle ?
Aujourd’hui, je prends du plaisir. C’est mon métier. C’est ce qui me fait gagner ma croûte avant tout. Je ne me vois pas retourner faire du VTT aujourd’hui.

Il s’agit seulement de gagner votre croûte ou c’est plus que cela ?
Dans ce métier-là, on ne peut pas réussir si on ne prend pas de plaisir. A partir du moment où on rechigne à prendre le vélo pour aller s’entraîner, derrière, il n’y a pas de résultats, il n’y a plus de plaisir. Tout cycliste professionnel doit prendre du plaisir, être motivé pour aller s’entraîner sinon tu ne fais pas long feu dans le peloton.

Comment voyez-vous les prochaines années. Avez-vous l’âme par exemple d’un leader ?
Je suis quelqu’un de discret à la base. Déjà, je me suis fait ma petite place tranquillement l’année dernière dans l’équipe. J’arrivais d’une équipe étrangère, sans palmarès, je me suis fait tout petit. Dans un premier temps, j’ai fait ce qu’on me demandait. Après, j’ai saisi ma chance sur le Tour, j’ai réussi à montrer ce que je pouvais faire. Après, je n’ai toujours pas gagné de course chez les pros, donc je ne peux pas prétendre à être leader. Des courses peuvent correspondre à chacun. Je sais que je peux être leader sur certaines courses. Mais de là à être leader de l’équipe, je n’ai pas le niveau ni le palmarès pour le faire. Et je n’ai que 26 ans. Dans le futur, j’espère que ça changera.

A votre image, peut-on dire qu’une nouvelle génération française est en train de prendre le pouvoir. Pas seulement sur les grands tours mais aussi dans le sprint avec l’arrivée d’Arnaud Démare ?
Oui, c’est ça. On s’aperçoit que dans tous les domaines, on peut jouer quelque chose, que ce soit dans les sprints, en cols. On a quand même gagné l’Alpe d’Huez. Maintenant, sur le classement général, on peut faire mieux même si Thomas (Voeckler) nous a montrés qu’on pouvait faire dans les quatre premiers du Tour. On a John Gadret qui fait 3e d’un Giro. Aujourd’hui, les coureurs français se rapprochent du podium sur les grands tours, et ça c’est énorme.

Monter sur le podium d’un grand tour, c’est votre grand objectif ?
Monter sur le podium d’un grand tour, c’est un rêve pour l’instant parce que je ne pense pas que j’ai le niveau. Mais pourquoi pas. Dans les prochaines années, ce sera l’objectif.


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