Décidemment, les langues se délient ces temps-ci. Après notamment Jonathan Vaughters, qui a publiquement reconnu s’être dopé durant sa carrière, mais qui a aussi laissé entendre que trois de ses coureurs avaient usé de pratiques dopantes par le passé, c’est au tour de Johan Museeuw de passer aux aveux. Le Lion des Flandres, vainqueur de trois Paris-Roubaix et de trois Tour des Flandres, avait déjà admis s’être dopé durant la dernière année de sa carrière. Mais cette fois-ci, auprès de la Gazet Van Antwerpen, le Belge de 46 ans va un peu plus loin. 

"Je suis le premier à l’admettre ouvertement, et peut-être que beaucoup de gens vont me reprocher de rompre le silence, mais ce doit être fait : se doper faisait partie de la vie quotidienne pour presque tout le monde à l’époque," affirme celui qui a presque tout gagné dans les années 90’. "Il faut arrêter avec l’hypocrisie. La seule façon de sortir de cette spirale meurtrière est de lutter contre le déni constant, et contre le silence qui continue de nous hanter. Si nous ne sommes pas ouverts sur ce sujet, on ne parviendra pas à faire table rase du passé. Un mea culpa collectif est la seule manière dont nous pouvons ouvrir la voie pour l’avenir."

L’ancien champion du monde et vainqueur d’étapes sur le Tour est toutefois plus optimiste sur la situation actuelle : "Les choses vont mieux en ce moment. Il n’y a jamais eu une période où le cyclisme était aussi propre qu’il l’est maintenant. J’en suis sûr. Mais ce fait est occulté car beaucoup de personnes impliquées refusent de dire la vérité sur les choses qui ont mal fonctionné dans le passé. L’omerta du passé empêche le cyclisme d’aujourd’hui de réellement recommencer avec une feuille blanche."