VTT - ChM

Jour J pour Absalon

Julien Absalon candidat à un 5e titre mondial. (EQ)

Quand Julien Absalon parle des « Mondiaux », on entend presque « JO ». Avec deux médailles d’or olympiques, quatres maillots arc-en-ciel et cinq Coupes du monde dans sa vitrine de trophées, le Français de 31 ans choisit avec le plus grand soin ses priorités et ses objectifs. En 2004, il avait décroché son premier titre mondial aux Gets, dans l’euphorie de sa victoire olympique. Sept ans plus tard, c’est de l’autre côté de la montagne, à quelques kilomètres à vol d’oiseau, sur le circuit suisse de Champéry, que le Vosgien partira à la conquête d’un titre qui lui ouvrirait une voie royale jusqu’aux JO dans onze mois. « Les Championnats du monde, c’est l’objectif n°1 de la saison mais c’est en même temps la meilleure des expériences pour l’an prochain. C’est la dernière grande compétition avant Londres. Celui qui gagne samedi sera le favori, reconnaît-il. Les cycles de travail, le calendrier de compétition : tout ce qui marche cette saison sera réédité pour les Jeux. »

Dans la région frontalière suisse, Julien Absalon retrouve certes l’ambiance des Gets (« le public français est nombreux et les Valaisans soutiennent autant les Français que les coureurs de Suisse alémanique ») mais tout a changé ou presque pour lui depuis le début de son septennat de domination sur la scène mondiale. Sur le terrain comme sur le vélo : « Le nouveau règlement mis en place cette saison en vue des JO détonne, souffle-t-il. Pour répondre aux demandes des télés, les formats de course passent de 2h à 1h30-1h45 et les circuits sont plus courts. C’est parfois un peu artificiel comme aux pré-olympiques mais on est entrés dans le sport-spectacle. » La référence de la discipline ne semble néanmoins pas perdue dans ce nouvel environnement, comme l’a prouvé sa victoire dans l’épreuve pré-olympique.

Samedi après-midi, sur le circuit forestier des championnats du monde, Julien Absalon ne sera peut-être pas le favori, face au Tchèque Jaroslav Kukhavy, vainqueur de la Coupe du monde 2011 et champion d’Europe, ou au Suisse Nino Schurter, mais il a déjà repéré ce qui pourrait l’aider : « C’est un circuit qui me convient bien, hyper engagé techniquement avec des choses extrêmes comme ce saut impressionnant, raconte-t-il. Tous les jours, on a vu de la casse depuis le début de la semaine, avec des évacuations en hélicoptère ou en ambulance. Il y aussi des racines partout et il faut rester lucide pour être très fort en descente et en pilotage. Kulhavy est extrêmement puissant mais il ne pourra pas mettre tous les watts. » L’an dernier, c’est Absalon lui-même qui avait été piégé par le parcours, diminué par une chute dès les premières minutes de course. « C’est toujours risqué de tout miser sur une course. C’est tellement aléatoire. » Et souvent jubilatoire pour un athlète capable de devenir le premier Français trois fois de suite champion olympique. - A. T.-C.

Julien Absalon aux Championnats du monde