Lorsqu’elle parle de sa saison, Julie Bresset est la première étonnée : « Gagner le classement général de la Coupe du monde, c’était l’apothéose et je ne m’attendais pas à ça. Je voyais que je progressais. Mais là j’ai vu que j’étais capable d’être régulière ». En outre, la Française a remporté trois manches de la compétition (Dalby Forest, Offenbourg, Windham), au nez et à la barbe des meilleures, y compris Catharine Pendrel, 30 ans et vainqueur de la Coupe du monde en 2010. « J’ai beaucoup de respect pour elle, et quand je concours contre elle, j’ai beaucoup de fierté, confie Julie Bresset. Au début, elle se demandait qui était la petite jeune là, et elle répétait que la Coupe du monde se gagnait avec de la régularité. Je lui ai prouvé que j’en étais capable ».
« Sa dominante depuis qu’on l’a découverte en 2007, c’est son excellent pilotage. »
Cette saison, Julie Bresset a aussi fait main basse le titre de championne d’Europe espoirs. Un titre qui s’ajoute au titre de championne de France 2010, et aux médailles de bronze espoir et juniors aux Championnats du Monde. Mais gagner la Coupe du monde a 22 ans relève de l’exploit. « Elle a gagné contre les meilleures mondiales qui ont plus de 30 ans, souligne Yvon Vauchez, l’entraîneur des équipes nationales. Sa dominante depuis qu’on l’a découverte en 2007, c’est son excellent pilotage. Et je trouve qu’en quatre ans, elle a renforcé ses qualités physiques. Franchir des paliers, c’est une logique que tous les sportifs recherchent. Mais ce qui est faramineux, c’est l’ampleur de ceux qu’elle franchit. En plus, elle construit ses performances, elle se pose les bonnes questions et elle fait les bons choix. En résumé, elle fait preuve d’une vraie maturité ».
Cette maturité mentale et sportive s’est construite depuis ses débuts sur un vélo, à 9 ans. Après quelques coups de pédale sur la route, la Bretonne (native de Ploeuc-sur-Lié, dans les Côtes d’Armor) s’est essayée au Trial, aux descentes et à toutes sortes d’exercices qu’elle nomme « ludiques » : « Je n’ai jamais peur et j’ai très vite été un peu casse-cou. Ce qui a été un peu difficile pour ma maman (sourire). Mais j’aime la compétition. L’émotion, c’est ce qu’il y a de plus beau dans le sport ». La vététiste essayera d’en connaître une nouvelle au départ des Championnats du monde des moins de 23 ans, jeudi. Une compétition qu’elle n’avait pas pu disputer en 2010, après avoir chuté lors d’un stage d’entraînement avec l’équipe de France. « J’ai beaucoup souffert physiquement, et mentalement, se souvient-elle. Mais cet hiver, je me suis reconcentrée et j’ai eu envie de recourir. Mes bons résultats rapides m’ont beaucoup aidée ». Au départ jeudi (17 heures), Julie Bresset sera la grande favorite.
Claire BRICOGNE