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[VELO CLUB DE CLAMECY UFOLEP] : Le français n'est plus la langue courante du peloton
VELO CLUB DE CLAMECY UFOLEP

Le français n’est plus la langue courante du peloton

samedi 9 juillet 2011.

Cyclisme - Chronique

« Les mots de passe »

Le français n’est plus la langue courante du peloton mais certains noms de code peuvent encore être bien utiles, pour lancer une échappée ou se faire une place au chaud.
Jérémy Roy nous dévoile les coulisses de l'étape du jour.(EQ)
Jérémy Roy nous dévoile les coulisses de l’étape du jour.(EQ)

L’arrivée à Châteauroux était encore à quarante kilomètres au moins. J’étais descendu à la voiture du directeur sportif pour aller chercher des bidons pour William Bonnet, notre sprinteur qu’on protégeait pour le final et qui était resté aux premiers rangs de la course. Quand j’ai voulu remonter le peloton, j’ai crié « service ». C’est le mot de passe d’usage pour les porteurs d’eau qui permet de se frayer un passage au milieu des équipes compréhensives. Mais personne ne m’a laissé passer. J’ai réussi à remonter tant bien que mal en mordant sur le bas-côté mais je sentais bien la nervosité gagner tous les rangs. Avec la tension qui régnait, on devinait la chute qui se profilait. La route était droite mais le coeur du peloton tourmenté avec le vent et les bordures qui menaçaient. Inévitable, la chute est arrivée quelques kilomètres plus loin, très haut, aux alentours de la quarantième place. Le scénario est immuable : deux mecs qui se touchent, une vague, des coups de patin et le château de cartes qui s’écroule. Je me suis jeté dans le fossé pour éviter de tomber mais j’explose mon boyau sur le dérapage. Quelques leaders sont éliminés, des sprinteurs retardés : le premier peloton n’a attendu personne. Derrière, mon coéquipier Rémi Pauriol n’est jamais reparti. Sa clavicule brisée l’an dernier à Paris a de nouveau rompu. Et la cinquième place de William Bonnet n’apporte qu’une maigre consolation.

Quand une échappée est en train de se former et que les garçons en tête de peloton ont envie de laisser filer, on entend crier : « pisser ». Comprendre : c’est l’heure de la pause.

L’équipe avait plutôt bien commencé l’étape, même un peu trop bien puisque deux coureurs sont parties dans l’échappée au premier kilomètre, Mickaël Delage et Gianni Meersman. J’avoue que ce n’était pas vraiment prévu : ce type d’aventure de plus de 200 km a peu de chances de réussir, surtout à quatre, et user deux coureurs est un peu dommage. C’est peut-être un problème de coordination mais il y a eu une belle soufflante de Marc Madiot à l’avant. Avant l’arrivée à Tours, j’ai moi-même distancé le peloton pour aller voir ma famille et des amis qui avaient préparé un barbecue sur le parcours pas très loin de chez moi. Avant d’accélérer, j’ai prévenu David Zabriskie, le coureur qui menait le peloton, de ne pas s’inquiéter puisque j’allais voir mes proches. Je crois qu’il n’a pas été surpris : je traînais depuis le départ devant pour ne pas perdre ma place dans la file d’attente. Sur le Tour de France comme en diplomatie, le français est de moins en moins la langue officielle. C’est plus facile d’être compris avec l’anglais. Il reste heureusement quelques noms de code et mots de passe à la portée universelle. Quand une échappée est en train de se former et que les garçons en tête de peloton ont envie de laisser filer, on entend crier : « pisser ». Comprendre : c’est l’heure de la pause et de donner un peu de liberté aux attaquants. Peu importe : c’est l’Anglais qui gagne à la fin. -

Jérémy ROY


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