Laurent Jalabert est passée par tous les sentiments et tous les états physiques sur les routes du Tour de France. (L’Equipe)

C’est une relation compliquée « d’amour et de rejet. » Désormais consultant, Laurent Jalabert est passée par tous les sentiments et tous les états physiques sur les routes du Tour de France. Dans la mémoire du public, c’est d’abord la violente chute d’Armentières : « Cet épisode m’a marqué au fer rouge. J’en ai fait longtemps des cauchemars où je me retrouve dans le brouhaha avec le temps qui s’écoule, l’ambulance qui n’arrive jamais..., raconte-t-il dans un long entretien publié vendredi dans L’Equipe. J’ai repris l’entraînement après six semaines d’arrêt, avec toujours mon appareillage à la mâchoire. Je ne mangeais que des purées, tout était mixé. »

Malgré une victoire mémorable à Mende le 14 juillet 1995 et de solides ambitions, Laurent Jalabert, numéro un mondial dans la deuxième partie de la décennie 1990, n’est jamais monté sur le podium de l’épreuve. Au point de s’inscrire dans une relation ambivalente à la course : « En 1996, j’y reviens dans cet esprit mais j’ai plié les ailes. Dans un col. Et ma relation avec le Tour est devenue compliquée, se souvient-il. Je suis entré dans un vrai conflit personnel et comme beaucoup de coureurs, comme Gilbert ou Museeuw, je ne voulais plus y aller... J’étais au bord du dégoût. »

Ce rejet pour la Grande Boucle a culminé en 1998 après l’affaire Festina et un appel à la grève : « Le soir, à Annecy, les policiers nous séquestrent, nous interrogent pendant trois, quatre heures à l’hôtel, comme des criminels, avec le bus sous scellé. Dans la tête, j’ai débloqué et le lendemain, je pète les plombs et je rentre à la maison. Un vrai ras-le-bol. (...) J’en ai pleuré. J’étais venu pour briller avec le maillot de champion de France et je quitte le Tour en catimini. »

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Laurent Jalabert avec Philippe Brunel dans L’Equipe de vendredi.