Devinette : je suis une traditionnelle course par étapes du printemps, j’aligne les cols de haute montagne et les arrivées en côte sans répit et je laisse la portion congrue aux sprinteurs. Je suis ... je suis ... le Tour d’Italie. Oui, mais je suis aussi le Critérium du Dauphiné. Oublié le départ à Nancy comme en 2009, fini les parcours avec deux sprints massifs d’entrée comme en 2010 : « Le Dauphiné est une course montagneuse, naturellement », lance Christian Prudhomme. Le parcours de l’édition replace donc l’épreuve au coeur de la montagne avec un départ en Haute-Savoie, à Saint-Jean-de-Maurienne, plus de 1.000 kilomètres de parcours en Rhône-Alpes et une arrivée sept jours plus tard à quelques bornes de là, à La Toussuire. Surtout, sur six étapes en ligne, cinq arrivées en côte sont prévues... De quoi écoeurer les sprinteurs qui vont occuper autrement leur début de mois de juin.
Comme sur le Giro d’Angelo Zomegnan, il y aura toutes sortes d’ascensions sur le chemin du peloton : une montée pour baroudeurs dès lundi (7,4 km à 4,8%) vers Saint-Pierre-de-Chartreuse, une côte pour puncheurs au sommet de la Croix-Rousse à Lyon mardi et surtout deux marathons pour grimpeurs pour le week-end de clôture : le Collet d’Allevard (11,2 km de montée à 8.4 %) samedi puis La Toussuire (14,8 km à 5,8 %) dimanche. « Je crois que l’on aura plutôt différents renversements de situation tout au long de la semaine », promet Christian Prudhomme. Architectes du parcours, Gilles Meignan et Bernard Thévenet pourraient adopter la justification du patron du Giro : « Préférerait-on une arrivée au bas de la descente du dernier col ? Cela changerait-il quelque chose dans l’appréciation des difficultés ? »
Même avec ces côtes en stock, le Critérium du Dauphiné a bien du mal à sortir de l’ombre du Tour de France, qui influence le coup de pédale des leaders plusieurs semaines à l’avance. Désormais propriété d’ASO, le Dauphiné a entériné cette ’’satellisation’’ en proposant un contre-la-montre à Grenoble qui sera la copie-conforme de celui de la Grande Boucle le mois prochain. « Il faudra se donner à fond et puis aussi s’imaginer quelques semaines plus tard sur les routes du Tour de France, explique Prudhomme. On pourra vraiment se mettre en perspective par rapport au Tour, sachant encore une fois, que le Dauphiné est une course qui se suffit à elle-même. » Ni Alberto Contador, triple vainqueur du Tour, ni les frères Schleck, ses rivaux désignés, n’ont été convaincus par l’argument. - A. T.-C.
5 juin : prologue à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), 5,5 km
6 juin : 1re étape Albertville (Savoie) - Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère), 144 km
7 juin : 2e étape Voiron (Isère) - Lyon, 179 km
8 juin : 3e étape Grenoble - Grenoble, 42,5 km (contre-la-montre)
9 juin : 4e étape La Motte-Servolex (Savoie) - Mâcon, 172 km
10 juin : 5e étape Parc des Oiseaux Villars-les-Dombes (Ain) - Les Gets (Haute-Savoie), 207,5 km
11 juin : 6e étape Les Gets - Le Collet d’Allevard (Isère), 185 km
12 juin : 7e étape Pontcharra (Isère) - La Toussuire (Savoie), 117,5 km