« Il faut être réaliste. Au départ, tout le peloton savait qu’Alberto Contador était le grand favori de ce Giro. Et il ne se loupe pas. D’autant plus qu’il ne sait toujours pas s’il participera au prochain Tour de France. Il a préparé cet objectif du Giro à fond. Il faut aussi admettre que ces principaux rivaux, Nibali et Scarponi, sont vraiment un ton en dessous alors qu’ils sont certainement à leur top. On connaît les Italiens chez eux, ce n’est jamais évident avec une ambiance hostile. Si Contador avait participé à la Vuelta l’an passé, Nibali n’aurait jamais enlevé le classement général. Contador est bon partout et c’est un fin tacticien. Les autres n’ont plus qu’à attendre une chute ou un problème physique. Il a une jambe au-dessus des autres.
« Contador continue quand même à m’épater. Par rapport à ces précédents succès, sur les grands tours, je le trouve encore plus impressionnant. Il est plus fort que l’an passé. Et à la pédale, il n’y a rien à faire. »
Contador continue quand même à m’épater. Par rapport à ses précédents succès, sur les grands tours, je le trouve encore plus impressionnant. C’est un gagneur qui attaque. Ce n’est pas un suiveur. Il provoque et va chercher ses étapes, les secondes de bonification. Rien n’est laissé au hasard. Sur ses attaques, il n’a besoin que d’une seule accélération pour faire la différence. Il a usé tous les coureurs. Il faut insister sur le fait que mardi, dans le chrono, il était à 13 secondes au premier pointage et il gagne finalement au sommet de Nevegal avec 34 secondes sur son poursuivant. Il a repris 47 secondes à Nibali dans la deuxième partie. Quelles solutions s’offrent aujourd’hui au peloton ? L’user ? L’isoler ? Ils ont tout essayé.
S’il fait le Tour de France, je le crois capable de répéter la même performance. Il n’a pas beaucoup couru cette saison (Tour d’Algrave, Tour de Murcie, Tour de Catalogne, Tour de Castille-et-Léon, Giro, ndlr) et il se connaît très bien. Tout le monde parle déjà d’un triplé avec la Vuelta, il faut peut-être se calmer. La difficulté de ce Giro pèsera certainement sur la fin de saison. Mais aujourd’hui, il est plus fort que l’an passé. Et à la pédale, il n’y a rien à faire. »
Jean-François Bernard
Jean-François Bernard a écrit les plus belles pages de sa carrière sur les routes du Tour de France. Troisième au classement général et porteur du Maillot Jaune en 1987, il a terminé trois autres fois dans les 20 premiers de l’épreuve reine du cyclisme mondial. En 1992, il réalise sa plus belle saison en remportant Paris-Nice, le Critérium International, le Circuit de la Sarthe et la Polynormande et finit troisième de Liège-Bastogne-Liège.
Jean-François Bernard a écrit les plus belles pages de sa carrière sur les routes du Tour de France. Troisième au classement général et porteur du Maillot Jaune en 1987, il a terminé trois autres fois dans les 20 premiers de l’épreuve reine du cyclisme mondial. En 1992, il réalise sa plus belle saison en remportant Paris-Nice, le Critérium International, le Circuit de la Sarthe et la Polynormande et finit troisième de Liège-Bastogne-Liège.