Le monte Crostis, qui devait être emprunté samedi lors de la 14e étape, a finalement été rayé du programme. L’ascension et surtout la descente de ce col, sur une route étroite et vertigineuse, avaient nourri la polémique depuis plusieurs jours. La 14e étape arrivera comme prévu au Zoncolan, l’une des montées les plus dures d’Europe. Le choix a été contraint par une décision du jury technique de l’UCI, selon la Gazzetta dello Sport, qui organise l’évènement
Si le menu de vendredi était copieux, celui qui attend les survivants du Giro ce samedi frise l’indigestion. Voire la crise de foi, tant le tracé de la quatorzième étape est dantesque. Le menu du jour : quatre ascensions, de toutes les catégories, réparties entre Linz et monte Zoncolan. La journée commencera « doucement » pour les coureurs, qui quitteront l’Autriche en grimpant jusqu’au Passo di monte Croce Cormelico (1636 m) et enchaîneront avec un second col de troisième catégorie, le passo di Santa Antonio (1476 m). Le tout en moins de 70 km (69,6 km pour être précis). Le calvaire se poursuivra avec un col de deuxième catégorie, le Passo Della Mauria (au km 69,2).
Et après ? L’enfer ne porte plus qu’un nom de première catégorie, puisque le monte Crositis et sa descente à donner la chaire de poule a été supprimé vendredi, dans la soirée, à la demande de l’UCI. Reste le terrible monte Zoncolan. Un cauchemar pour cyclistes qui est devenu un classique du Giro, puisque c’est la quatrième fois qu’il est au programme depuis 2003, année de sa « découverte » par les organisateurs. Voilà ce qui attend les coureurs : 10 kilomètres de montée sur une route étroite qui finit comme un chemin, une pente moyenne de 10,5% avec des rampes à 22 et un dernier kilomètre qui en paraît 5.
« C’est de loin le plus impressionnant et le plus difficile de tous les cols que j’ai gravis. » John Gadret
Un monstre, comme l’a reconnu John Gadret dans l’édition papier de L’Equipe jeudi : « C’est de loin le plus impressionnant et le plus difficile de tous les cols que j’ai gravis. Les pourcentages sont hyper forts, et il n’y a aucun endroit où récupérer vraiment. » Toutefois, si les leaders sont encore groupés en attaquant sa montée, il y a peu de chance de creuser des écarts, comme l’a expliqué le grimpeur d’AG2R La Mondiale : « C’est quasiment impossible d’y placer une attaque, même pour un Contador au top tant la pente est forte. Si on hausse le rythme, on se met immédiatement dans le rouge ». Rien ne dit que l’Espagnol attendra cette ultime ascension pour placer une attaque, même si c’est sa stratégie habituelle... - A. D.