Le peloton avait à coeur d’oublier les évènements tragiques du début de semaine. Comme les autres coureurs, Pieter Weening avait des jambes, après deux jours de doute et de tristesse. Au train, à la pédale, comme vous voulez, Weening a lâché les chevaux, pour distancer dans le final ses compagnons d’un jour, John Gadret (AG2R) et Martin Kohler (BMC), avant de résister au retour du peloton pour s’offrir le deuxième frisson de sa carrière, après sa victoire sur le Tour de France à Gérardmer en 2005. Le Néerlandais de Rabobank récupère aussi le Maillot Rose, à la faveur des bonifications, au détriment de David Millar (Garmin-Cervelo), qui a chuté à environ 50 km de l’arrivée, mais aussi de Christophe Le Mevel (Garmin). Décidemment en jambes, le Français aurait pu prendre les commandes du général s’il avait bouclé l’étape 6" plus tôt.
A défaut de victoire, Martin Kohler (BMC) s’est offert, lui, un périple à la Sebastian Lang, dimanche. Seul en tête, avec plus de 12 minutes d’avance, le Suisse a fini par craquer sous les coups de boutoir d’un peloton à cran... Les strade bianche, ces routes de terres redoutées, ont causé de nouvelles chutes. Celle de Tom Slagter (Rabobank), qui a provoqué pas mal de frissons... Vicioso et Tamkink sont aussi tombés, comme David Millar (Garmin-Cervelo). L’ex-leader est revenu de loin, persévérant malgré sa blessure au genou, mais finissant par lâcher dans la dernière bosse. Nibali, Scarponi et les autres Italiens ont bien tenté de déboulonner un Contador en difficulté dans le Saragiolo (3e cat.) mais tous les favoris sont arrivés au bout d’une étape nerveuse, tendue et encore sous le coup de la mort de Weylandt. Le seul qui peut vraiment avoir le sourire, c’est Weening. - P.F.
A l’issue de la cinquième étape, mercredi, et avant la première étape de montagne, vendredi, 23 coureurs pointent à moins d’une minute au général du leader Pieter Weening (Rabobank). Contador, Nibali, Kreuziger, Scarponi ou encore Menchov sont là, Christophe Le Mevel aussi. Dans ce contexte incertain, le Giro s’offre donc une étape de transition, via Rome, entre Orvieto et Fiuggi (216 km).
Une seule difficulté au programme de jeudi, en tout début d’étape, le Soriano Nel Cimino, lieu tout indiqué pour creuser l’écart en vu d’une échappée à plusieurs. Les sprinteurs ne sont pas forcément attendus sur un parcours escarpé, surtout que l’étape de mercredi et la victoire de Pieter Weening sur les strade bianche a certainement donné des idées à tous ceux qui ont des fourmis dans les jambes... - P.F.
Victime d’une lourde chute à dix kilomètres de l’arrivée de la cinquième étape du Tour d’Italie, mercredi, Tom Slagter (Rabobank) a été rapidement admis à l’hôpital d’Orvieto. Le coureur, conscient, a fait des signes avec son bras pour rassurer les suiveurs du Giro, encore touché par la mort de Wouter Weylandt (Leopard Trek), lundi. Son équipe n’a pas encore fait de commentaires. Les premiers examens ont révélé une fracture au visage et de nombreuses contusions.