Jeannot gagne à Sydney

Joël Jeannot s’est imposé au sprint dans l’épreuve en ligne de Handbike* de la première manche de la Coupe du monde de paracyclisme qui s’est déroulée à Sydney. Le champion du monde 2010 du contre-la-montre a couvert les 53,7 km en 1h37’01’’(33,2 km/h de moyenne). Il prend du même coup la première place du classement. Prochaine étape, le 4 juin à Ségovie (ESP). - Renaud GOUDE

* tricycle à propulsion manuelle pourvu d’un dérailleur et de manivelles sur lequel l’athlète évolue allongé sur le dos.

Cyclisme-Giro

Contador : l’Italie à sa botte ?

Alberto Contador devant le manager de Saxo Bank Bjarne Riis.(AFP)

Chez les Contador, élevés à Pinto, dans la banlieue de Madrid, on soutient évidemment le Real de père en fils. Mais quand on l’interroge sur le scénario rêvé du Tour d’Italie dont il sera le favori, Alberto le Pistolero s’imagine plus courir avec l’esprit du Barça : la victoire au bout et le style en bonus. « Avec ce parcours, le spectacle est garanti donc on peut tout concilier », assure-t-il. A 28 ans, l’Espagnol est bien la terreur des courses de trois semaines, où il est invaincu depuis 2007 (3 Tours de France, 1 Giro, 1 Vuelta), et le programme ultramontagneux préparé par l’organisateur Angelo Zomegnan pourrait lui permettre de confirmer sa supériorité en montagne. « Ce n’est pas la meilleure préparation pour le Tour mais il faut bien trouver de nouvelles motivations », explique le favori. Un succès en Rose à Milan le lancerait sur un doublé Giro - Tour, qui n’a plus été réalisé depuis Marco Pantani en 1998... si le TAS le dédouane de toute responsabilité dans son contrôle positif au clenbuterol.

Huit arrivées en altitude

Si une victoire dans trois semaines du grimpeur de Saxo Bank n’aurait rien d’une surprise, elle devrait néanmoins présenter un caractère épique certain, puisque le peloton va se lancer dans un marathon aussi usant que stressant sur les 3.524,5 km. Huit arrivées en altitude ; les strade bianche (routes non-goudronnées) dans le final de la 5e étape ; une double ascension du volcan de l’Etna, le Ventoux sicilien, avant le premier repos ; un terrible triptyque dans les Dolomites avec des ascensions aussi pentues que les descentes seront dangereuses ; et une dernière montée sur de la terre battue la veille de l’arrivée. « La plus belle des courses », vendent les organisateurs. « Le plus dur des Grands Tours », entonnent les engagés. En elle-même, la descente inédite du Monte Crosti au coeur des Dolomites a de quoi en effrayer plus d’un.

Dans une édition qui célèbre le 150e anniversaire de l’unité italienne, les principaux rivaux de Contador pourraient bien être des coureurs locaux. Pas forcément Danilo Di Luca, vainqueur en 2007 et 2e en 2009 avant de se faire pincer par la patrouille antidopage, et qui a promis de se mettre au service de Joaquim Rodriguez (Katusha). Plutôt Michele Scarponi, le trentenaire repenti de Lampre, ou Vincenzo Nibali, le jeune leader (26 ans) de Liquigas qui aimerait succéder à son coéquipier Ivan Basso. Du haut de ses 24 Grands Tours (pour 6 podiums), Carlos Sastre ajoute un autre favori, son coéquipier chez Geox Denis Menchov, vainqueur en 2009. S’il n’est pas le plus vif des grimpeurs, le Russe livre la clé de l’épreuve : « C’est une course faite d’abord pour les coureurs forts, résistants. » Un effort laborieux à la façon du Real Madrid ? « Vous savez, le Real peut aussi faire du spectacle », conclut Contador le Madrilène dans un sourire. - A. T.-C.