En reconnaissance les coureurs ont déjà goûté à la poussière. (EQ)

« C’est le Tour de France en avance ! » Malgré la plaisanterie de Fabian Cancellara vendredi en conférence de presse, la Grande Boucle n’a pas encore fait son retour sur les pavés du Nord même si le soleil fixe au-dessus des équipes en reconnaissance depuis deux jours et les températures estivales ne correspondent au cadre habituel de la classique du printemps. Dimanche, les coureurs devraient soulever autant d’encouragements que de poussière sur les quelque 50 bornes de secteurs pavés qui seront aussi secs que les gosiers. Pénalisé par les crampes dimanche dernier au Tour des Flandres, Fabian Cancellara ne compte pas se faire piéger une nouvelle fois : « Je n’ai pas eu le temps ou pris le temps de boire correctement », reconnaît-il.

« La pluie sélectionne plus »

Au-delà des défaillances personnelles, c’est bien le scénario collectif de la course qui pourrait être influencé par la météo : « Pour moi, c’est trop chaud. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, estime Sylvain Chavanel. Dans ce contexte, on se retrouve souvent avec un bon groupe dans le final. La pluie sélectionne plus. » Au point que Tom Boonen, triple vainqueur de l’épreuve mais surpris par l’attaque en solo de Cancellara à plus de 40 kilomètres de l’arrivée l’an dernier, n’imagine pas revivre le même final : « Ce sera une course différente. S’il y a du vent comme pour la reconnaissance, ce sera compliqué d’attaquer seul face à un groupe aussi loin. Les favoris pourraient ensemble à Roubaix. » Est-il certain que Cancellara ne refera pas son numéro ? « Non, je ne suis pas sûr », reconnaît-il. - A. T.-C., à Courtrai