VELO CLUB DE CLAMECY UFOLEP

Contador, et maintenant ?

vendredi 18 février 2011.

Alberto Contador

Alberto Cotador a été bien accueilli par le peloton en Algarve (Reuters)

De retour à la compétition mercredi sur le Tour de l’Algarve, Alberto Contador est redevenu simple coureur. L’Espagnol doit maintenant appréhender la suspicion après son acquittement.

par Florian Egly, le 17-02-2011

Epingler son dossard, signer la feuille de départ, pédaler dans un peloton. Des moments simples vécus comme d’immenses bonheurs. Un peu plus de six mois après l’arrivée du Tour de France 2010 sur les Champs-Elysées, Alberto Contador a effectué son retour à la compétition mercredi, à l’occasion du Tour de l’Algarve. Moins de 24 heures après que la Fédération Espagnole de Cyclisme a décidé de le blanchir de son contrôle positif au clenbuterol. « C’est un grand jour pour moi. Malgré les intempéries, j’ai sans doute profité du vélo comme jamais. J’ai passé tellement de nuits à ne pas dormir que j’ai savouré à mille pour cent cette journée », confiait en conférence de presse l’Espagnol, heureux comme un gamin à qui on a redonné son jouet. Ses mésaventures logistiques (arrivée à 2h30 du matin à Faro après avoir manqué sa correspondance à l’aéroport de Lisbonne) avaient déjà disparu de sa mémoire. Des détails sans importance à côté de sa joie de pouvoir exercer à nouveau son métier.

Boonen ne comprend pas
Alberto Contador est redevenu un coureur. Mais l’affaire est loin d’être finie. En attendant l’éventuel (probable) appel de l’UCI et de l’AMA, celui qui est considéré comme triple vainqueur du Tour de France va devoir affronter les regards. Pas forcément ceux du Tour de l’Algarve où les fans le considèrent presque comme un des leurs (deux fois vainqueur de l’épreuve). Ni ceux d’un peloton péninsulaire content de retrouver « le meilleur coureur du monde » (Samuel Sanchez). A l’image d’Alexandre Vinokourov satisfait de ne pas perdre les primes du Tour 2010, Alberto Contador a plutôt reçu des messages de sympathie au Portugal. Ailleurs, les voix sont plus frondeuses. Présent sur le Tour d’Oman, Tom Boonen a exprimé l’autre penchant du peloton. « D’autres coureurs, avec le même problème, ont été suspendus. Pourquoi pas lui ? Pour être honnête, s’ils ont eu une sanction, Alberto doit être suspendu aussi », témoignait le Belge, faisant référence aux cas de Li Fuyu et Alessandro Cobo, respectivement suspendus deux et un an pour un contrôle positif au clenbuterol.

McQuaid pas surpris par l’Espagne
Les zones d’ombre autour du dossier (absence de preuve de l’origine du clenbuterol, traces de résidus plastiques, protestation de l’association des producteurs de viande espagnols) sont trop épaisses pour que la réhabilitation de Contador s’opère automatiquement. « Je sais le mal qui a été fait. Le procès public qui a été mené et les rumeurs qui ont été lancées font que l’on peut douter de ma bonne foi aujourd’hui. C’est dur à admettre, mais il va falloir vivre avec ça », s’accommode le Madrilène, qui refuse l’argument de la décision politique. « Ce n’est pas une injustice pour moi d’être innocenté. La décision qui a été prise par la Fédération espagnole n’est pas une décision patriotique, mais scientifique et juridique ». Les interventions tonnantes et unanimes de la classe politique espagnole derrière le coureur espagnol ne peuvent toutefois empêcher de développer chez certains le sentiment d’un arrangement. « Je ne crois pas que des politiciens qui ne connaissent pas la totalité des faits et font des commentaires qui sont purement politiques aient à interférer. Cela n’aide pas l’image de l’Espagne », a taclé Pat McQuaid, le président de l’UCI dont « plus rien ne le (me) surprend venant de l’Espagne ».

Une image brouillée à jamais
L’UCI et l’AMA, qui ont décidé de travailler en collaboration sur ce dossier, ont un mois pour interjeter appel devant le TAS. Il leur faut d’abord dépouiller les 25 pages du rapport rendu par la Fédération Espagnole de Cyclisme, qui n’a toujours pas expliqué pourquoi elle était passée en dix jours d’une proposition d’une suspension d’un an à l’acquittement. Puis, tout faire pour que le verdict final, s’il y a appel, intervienne avant le départ du Tour de France le 2 juillet prochain. « Nous sommes toujours dans l’attente. Aujourd’hui, tant que l’UCI et l’AMA ne se seront pas prononcées, on ne sait pas si on est dans le point final, l’épilogue d’une affaire, ou si on est dans l’énième épisode d’une série qui continue », peste Christian Prudhomme, le directeur du Tour, qui souhaite à tout prix éviter la pollution de son épreuve par l’emprise du doute. Même si dans le cas de Contador, quelle que soit la décision prise, son image est entachée de manière presque indélébile. 


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