Prudhomme « attend une issue »

« Christian Prudhomme, pensez-vous qu’une suspension d’un an est suffisante ?
On espère surtout que le feuilleton va se finir le plus vite possible. On s’attendait à une décision l’automne dernier mais la sanction est tombée et c’est le principal. Pour ce qui est de la durée de la suspension, ça n’est pas à nous d’en juger. C’est une histoire compliquée, de nombreuses analyses ont été faites, mais ce qui est certain c’est que les différentes agences ont fait le boulot. Je note même que la lutte contre le dopage est féroce, je crois que c’est le terme qu’il faut employer. Mais j’espère que l’issue de cette affaire est proche.

Pour vous, Alberto Contador reste-t-il le vainqueur du Tour 2010 ?
Il a été contrôlé positif à une substance interdite. Je vois donc mal comment on pourrait arriver à une non-sanction. S’il s’avérait qu’il ne prouvait pas son innocence, il serait déclassé par la Fédération internationale.

Le risque de voir Contador sur le Tour 2011 est infime mais existe. Que ferez-vous s’il était blanchi ?
Il n’y a pas de crédibilité dans le sport et dans le sport cycliste s’il n’y a pas de lutte active contre le dopage. Celle-ci est efficace mais il y a un prix à payer. On attendra la sanction et de savoir si l’Union Cycliste Internationale ou l’Agence Mondiale Antidopage font appel. J’espère tout de même que l’issue est proche.

Le Tour a perdu de son crédit avec cette sanction. Que pensez-vous de Contador et de la manière dont il se défend ?
Le Tour est un géant. Il est un élément fédérateur mais le Tour c’est bien plus que du sport. C’est ça qu’il faut détendre. La reconquête de notre sport passe par la lutte anti-dopage mais il est vrai que j’aurais aimé qu’il y ait un beau vainqueur. C’est ainsi. Il ne faut pas baisser les bras. Concernant sa défense, je ne me prononcerai pas.

Pensez-vous à des sanctions pour Astana, qui employait Contador au moment du Tour, ou à sa nouvelle équipe Saxo Bank, qui l’a recruté en connaissance de cause ?
On parle ici d’un coureur. Tout le reste est du ressort de l’Union Cycliste internationale ou de l’Agence Mondiale Anti-Dopage. Il y a d’abord une affaire en cours. On verra ensuite en temps voulu. Je rappelle que nous ne sommes pas plus forts que les réglements internationaux. »

Propos recueillis par Y. B.