Il avait connu une époque bénie pour le cyclisme français, celle des années 80, des années fric, d’un certain romantisme dans le cyclisme, un cyclisme insouciant comme le titrait le regretté Laurent Fignon dans son autobiographie. Au milieu de Jean-René Bernaudeau, Bernard Hinault, Jean-François Bernard, Eric Boyer ou encore Eric Caritoux, Marc Madiot symbolisait cette génération de coureurs sans complexe et conquérante. Manager général de son équipe depuis 1997, le natif de Renazé a cependant dû traverser avec l’ensemble du cyclisme français une période trouble, où se mélangeaient suspicion et chasse aux tricheurs.
La confiance des coureurs hexagonaux s’est perdue, les succès, eux, sont devenus de plus en plus rares. « J’ai été blessé en voyant ou en lisant que les coureurs français ne valent plus grand chose. Il faut cesser de baisser la tête. Le mot d’ordre désormais, c’est la volonté », assène-t-il. Le manager de l’équipe française est persuadé qu’on ne travaille jamais assez et que l’équipe va tout mettre en oeuvre pour remporter des victoires. Le manager en a également profité pour critiquer les oreillettes et Lance Armstrong, qui devrait effectuer au Tour Down Under la dernière course professionnelle de sa carrière. L’Américain n’a en effet jamais eu la sympathie de l’ancien coureur de l’équipe Super U.
« Il faut rendre la course aux coureurs »
« Si j’avais quelque chose à retenir de lui, ce serait sa victoire d’étape en 1995 mais sûrement pas ses sept victoires au général. En 1995, il transmettait quelque chose mais ses sept Tours semblaient trop mécaniques », note-t-il. Le manager est également revenu sur un règlement de l’UCI, interdisant les oreillettes sur certaines courses. Faisant référence à une époque où les coureurs devaient faire preuve d’intelligence et de malice pour apprendre leur métier et, parfois, gagner. « Il faut rendre la course aux coureurs », lance-t-il en slogan. Droit dans ses choix, Marc Madiot espère que l’année 2011 sera celle du changement dans son équipe mais aussi dans son sport. Y. B.