« J’étais motivé pour les Mondiaux...  »

Julien Simon est sans doute l’un des coureurs français les plus en vue depuis le début de la saison. Victorieux à plusieurs reprises, avec notamment des succès sur le Tour de Catalogne, sa réputation de puncheur continue à grossir au fil des mois. Aujourd’hui, il s’est imposé au sommet de la citadelle à Namur, lors du Grand Prix de Wallonie devant quelques clients comme Greg Van Avermaet, deuxième, ou encore Bjorn Leukemans, troisième. Second l’an dernier derrière l’intouchable Philippe Gilbert, Julien Simon tient la sa revanche. La ligne d’arrivée franchie, il a livré ses premières impressions sur la course du jour, tout en s’attardant sur sa non-sélection pour les Championnats du Monde, malgré un terrain propice à ses grandes qualités. Au terme d’une course totalement maitrisée, le coureur de la Saur-Sojasun s’explique à Cyclism’Actu, avec une grande sincérité.

Julien, félicitations, enfin une victoire au sommet de la citadelle...

C’était une épreuve sur laquelle j’avais envie de faire une bonne performance et ce depuis le début de l’année. Je l’avais cochée et donc je suis vraiment content de m’être imposé ! Surtout que j’ai déjà fait une fois quatrième et l’an dernier second derrière un Philippe Gilbert très costaud. J’ai essayé de faire la même course que les autres années et c’est sans doute cela qui me permet d’être régulier en haut de la citadelle de Namur ! En tout cas cette année, j’étais pile poil dans le bon timing et aussi dans la bonne roue. Tout ceci m’a permis de lancer mon sprint au bon moment et de m’imposer.

C’est un mélange d’expérience et de travail d’équipe qui vous a permis de remporter cette course...

Oui c’est sûr, mon équipe a réalisé un très beau boulot même si on a eu un peu peur à 40 kilomètres de l’arrivée. Nous n’étions pas dans le bon coup et nous avons du coup été obligé de travailler très dur. Après, comme je connaissais le parcours comme ma poche, j’ai pu arriver bien placé au pied de la citadelle. Jusque à ce moment précis, la stratégie était respectée à la lettre.

Quel était le moment-clé de la course ?

La clé, c’était vraiment de passer le dernier virage avec une bonne vitesse et en première position. C’est cela qui m’a permis de franchir la ligne en premirèe position. C’est aussi grâce à mes erreurs passées et à mes reconnaissances que j’ai pu y arriver !

« En Juillet et en Août, j’étais en retrait, je tenais à répondre sur le vélo »

Vous réalisez sans aucun doute votre meilleur saison en 2012...

Je termine ma cinquième année chez les pros et c’est sans aucun doute ma meilleure saison. Ce qui est génial, c’est que maintenant je m’aligne au départ d’une course comme le Grand Prix de Wallonie pour la gagne ! Chaque année, le plateau est relevé pour cette course et en plus, les paysages sont magnifiques. Puis, beaucoup de personnes pensaient que ma saison était finie car en Juillet et Août j’étais en retrait ! Cependant, je tenais vraiment à répondre sur le vélo... Je savais que je pouvais encore gagner ! C’est une belle victoire qui fait le plus grand bien à l’équipe. En plus, on a réussi à vaincre l’armada belge sur leurs propres terres !

On le sait, vous ne serez pas de la partie lors des Championnats du Monde, vous en voulez en particulier à Laurent Jalabert ?

Je ne le vise pas particulièrement ! Je suis déçu de ma non-sélection, c’est sûr mais je ne suis pas là pour polémiquer dans les médias. La sélection est faite, c’est trop tard. Cependant, je ne peux pas dire que cela ne m’affecte pas. J’y pensais beaucoup, surtout dans le final où je voulais me montrer. J’étais vraiment motivé pour ces Mondiaux car je sentais que les sensations revenaient petit à petit. Avant le Tour de Limousin, j’étais fatigué mais là, j’avais vraiment bien travaillé et j’étais persuadé de monter en puissance jusqu’à cette course. J’ai prouvé sur le vélo que j’étais encore en forme en cette fin de saison. Je n’ai rien à me reprocher !

« Je ne veux pas polémiquer, la sélection est faite, c’est trop tard  »

Comment vous êtes-vous remotivez après ce coup dur ?

Le Grand Prix de Wallonie est une course magnifique. J’étais motivé pour y réaliser un beau résultat malgré l’annonce de ma non-sélection. C’est comme ça, c’est le vélo... J’ai pourtant montré que j’avais les jambes mais tant pis. J’espère seulement que l’équipe de France va réaliser un très grande performance, je serai alors très content pour les gars.

Qu’en est-il de votre avenir au sein de la Saur-Sojasun ?

J’ai eu des garanties de la part de l’équipe pour encore deux saisons donc je suis très serein pour la suite et j’ai vraiment encore envie de me battre pour cette équipe et ce jusqu’à la fin de saison. C’est notre mentalité qui est comme ça et Jérôme (Coppel) avec sa victoire au Tour de Doubs nous l’a bien montré, tout comme moi ce mercredi.

« J’ai l’objectif de franchir des paliers dans les Classiques  »

L’an prochain vous perdez un gros moteur de l’équipe avec le départ de Jérôme Coppel...

Jerome a choisi de quitter l’équipe et de partir vers un autre projet, ce que je peux comprendre. D’ailleurs, toute l’équipe a accepté sa décision. On s’apprécie tous, de ce fait l’ambiance reste bonne. La saison prochaine, de toute façon, même sans Jérome nous aurons, quoi qu’il arrive, une équipe qui tiendra la route.

Vous avez passé un cap cette année, l’année prochaine vous aurez un autre statut ?

C’est sur qu’avec ma saison mon statut va peut être un peu évoluer. Sur les courses qui me conviennent, je serai protégé. Néanmoins, je ne vais pas du tout oublier les autres pour autant. Quand il faudra me mettre à plat pour quelqu’un d’autre de l’équipe je le ferai sans soucis.

Que peut-on vous souhaiter pour l’année 2013, après une saison comme celle-ci ?

Que je continue à gagner des courses ! C’est aussi simple que cela... J’ai aussi pour objectif de franchir d’autres paliers comme dans les Classiques que j’ai eu l’occasion de découvrir il y a quelques mois. J’ai également envie de progresser encore plus afin d’acquérir de l’expérience dans les grandes courses. Puis, j’ai encore dans un coin de ma tête le Tour de France, où j’ai envie de briller dans le futur.

Quel va être le programme maintenant, étant donné que vous n’allez pas aux Mondiaux ?

Ma prochaine course sera certainement ma dernière, en l’occurence le Grand Prix d’Isbergues, ce dimanche. C’est une manche de le Coupe de France. La, je pourrai encore sans doute gagner quelques points pour le classement général. Après, à mon avis, j’en aurai terminé pour la saison 2012

 Propos recueillis par Sébastien WAREGNE et Thomas LECLOUX

Photo : Sirotti