Richard Laizer, Le Tanzanien, fan de Cavendish
Cycl.-Chronique
Le Tanzanien, fan de Cavendish
Dans la vie de tous les jours, Richard Laizer est coursier à vélo pour une société de messagerie. Il a mis trois jours en bus pour venir ici, courir le Tour du Rwanda avec l’équipe nationale de Tanzanie. Il habite à Arusha et il a fallu traverser le Kenya tout proche et l’Ouganda avant de rejoindre Kigali. Trois jours de route qui n’ont pas entamé sa passion pour le vélo. En juillet, il fait une pause tous les jours entre deux livraisons pour regarder les arrivées d’étapes du Tour de France. Pour voir surtout son idole Mark Cavendish.
Il l’adore et aimerait tant lui ressembler. Sur le Tour du Rwanda, il est loin d’être ridicule, il occupe même une honorable 28e place au classement général. Il ose attaquer et même parfois sprinter...pour le Grand Prix de la montagne. Richard Laizer n’est pas dupe, il sait qu’il ne peut pas rivaliser avec les meilleurs, faute de moyens et de matériel adéquat. Avec ses équipiers tanzaniens, ils ont réussi à récupérer des maillots conçus par George Hincapie qui a lancé sa ligne tout récemment. Le sponsor affiché dessus, Google, apparaît comme un appel vers le monde extérieur.
Lui, il estime même avoir un peu de chance de pouvoir s’arranger avec son patron qui le libère deux jours par semaine pour aller s’entraîner.
Ce monde cycliste qui s’ouvre trop rarement vers ces pays si lointains de son centre névralgique. Richard Laizer répète qu’avec de vrais vélos, dignes de ce nom, lui et ses copains pourraient faire beaucoup mieux. L’un d’entre eux est arrivé ici avec une fourche de selle consolidée au chatterton. Le président du jury l’a pourtant mesuré et contrôlé dimanche dernier avant le prologue comme le veut règlement. Richard ne se plaint pas de son sort, il semble connaître parfaitement les lois de ce sport. Il ne baissera pas les bras pour autant, il veut qu’on se souvienne des Tanzaniens. Lui, il estime même avoir un peu de chance de pouvoir s’arranger avec son patron qui le libère deux jours par semaine pour aller s’entraîner. En rentrant chez lui la semaine prochaine, il rêvera encore de Mark Cavendish et pourquoi pas d’un coup de pouce du destin. Pour que lui, le petit Richard Laizer abandonne son vélo archaïque de coursier à Arusha pour enfourcher un vrai engin de course. Et pour ça, il est même prêt à refaire tant qu’il le faudra, trois jours de bus pour le mériter.
Philippe LE GARS
vcc ufolep
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