Wouter Weylandt est mort lundi
Cyclisme - Giro
Weylandt est mort
C’est un drame humain qui a secoué le Giro lundi après-midi, avec la mort de Wouter Weylandt. Le Belge de 26 ans a chuté lourdement dans la descente du Passo del Bocco, à environ 25 kilomètres de l’arrivée de la 3e étape. Selon la reconstitution des forces de l’ordre, la pédale gauche du coureur de Leopard a accroché un muret le long de la route : il a ensuite effectué une terrible cabriole qui lui a fait perdre connaissance. Les premières images télévisées diffusées étaient très violentes : elles ont montré le coureur inconscient sur le dos, blessé au visage, perdant beaucoup de sang.
Après avoir coupé la jugulaire du casque du coureur, les équipes médicales ont effectué un massage cardiaque, sans pouvoir le réanimer immédiatement. « Nous sommes intervenus une trentaine de secondes après la chute mais la situation était déjà désespérée », a expliqué le Pr Tredici. C’était un cas gravissime. Quelques instants plus tard, l’ambulance de réanimation est arrivée sur place. Nous avons essayé de le réanimer sur la route ». Selon lui, l’hélicoptère de secours ne s’est pas posé à cause de « l’inutilité des mesures de réanimation ».
Il y a un an, il gagnait
Agé de 26 ans, le coureur belge avait débuté chez les professionnel au sein de la formation Quick Step, en faisant partie du train de sprint de Tom Boonen. Mais aussi en brillant de manière individuelle. En 2008, il avait remporté une étape de la Vuelta. Sa dernière grande victoire a été décrochée sur les routes du Giro l’an dernier quand il avait gagné la 3e étape. Cet hiver, il avait rejoint la formation Leopard où il a disputé toute la campagne des classiques pavées pour épauler Fabian Cancellara. Victime d’une chute dans le sprint final du Grand Prix de l’Escaut, il était rapidement remonté sur le vélo pour participer à Paris-Roubaix. L’accident dont il a été victime lundi sur les routes du Giro referme dramatiquement sa carrière. - A. T.-C.
« Pas seulement un équipier »
Coéquipier de Wouter Weylandt chez Leopard, Brice Feillu a été envahi par l’émotion à l’annonce de la mort du coureur belge, victime d’une lourde chute lundi : « J’en repleure encore, nous a-t-il confié. Wouter n’était pas seulement mon coéquipier mais un mec que j’ai tout de suite apprécié par sa simplicité et sa façon de voir les choses, une façon qui me ressemble. »
« Hier (dimanche) après l’arrivée, il m’a pris dans ses bras afin de me remercier pour l’aide que je lui ai donné dans les derniers kilomètres, raconte le grimpeur français. Et aujourd’hui, alors qu’il se battait comme un chef pour basculer dans le bon groupe en vue du sprint, le drame s’est produit. C’est fou comme le monde peut être cruel de temps en temps. Par la pensée, je soutiens et adresse à la famille de Wouter toutes mes condoléances. » - C. Br.
« Un homme honnête »
Quick Step : « Pour nous tous, Wouter était un ami avant d’être un collègue. Nous nous souvenons de lui comme d’un homme honnête, toujours disponible, le sourire aux lèvres et généreux. Wouter nous laisse avec un terrible sentiment de perte et de tristesse. Nous voulons nous souvenir de lui les bras levés, fou de joie après une victoire, comme à Middelburg l’an dernier. C’est l’image de lui que nous garderons dans nos coeurs pour toujours. »
« Un homme honnête »
Première équipe professionnelle de Wouter Weylandt, la formation Quick Step a rendu hommage au coureur belge décédé lundi après une chute mortelle : « Pour nous tous, Wouter était un ami avant d’être un collègue. Nous nous souvenons de lui comme d’un homme honnête, toujours disponible, le sourire aux lèvres et généreux, raconte l’équipe belge dans un communiqué publié lundi soir. Wouter nous laisse avec un terrible sentiment de perte et de tristesse. Nous voulons nous souvenir de lui les bras levés, fou de joie après une victoire, comme à Middelburg l’an dernier. C’est l’image de lui que nous garderons dans nos coeurs pour toujours. » - A. T.-C.
« Continuer ou pas ? »
L’annonce du terrible accident puis du décès de Wouter Weylandt a évidemment soulevé une grande émotion au sein du peloton du Giro lundi après-midi. « Nous avons perdu un grand coéquipier et un vrai ami aujourd’hui. Nos pensées sont avec la famille et les amis de Wouter, a réagi le manager de la formation Leopard Brian Nygaard. L’équipe est dans un état de choc et de tristresse. Le groupe en Italie va décider ce soir si elle continue ou non le Giro. » « A partir de demain, monter sur le vélo sera bien plus difficile pour tout le monde », a déclaré le manager de Katusha Andreï Tchmil. Pour Bjarne Riis, manager de Saxo Bank, « toutes les pensées pour les résultats dans une journée comme celle-ci ne servent à rien. C’est une terrible tragégie pour la famille de Wouter, ses amis, ses coéquipiers et son équipe. »
« Des choses comme ça ne devraient jamais arriver, a commenté sur Twitter Mark Cavendish, maillot rose au cours de cette 3e étape tragique. J’en ai vraiment mal à l’estomac. Mes pensées sont avec sa famille. Repose en paix Wouter Weylandt. » L’émotion suscitée va bien au-delà des routes du Giro : « Le cyclisme belge est plongé dans un deuil profond à la suite du décès de Wouter Weylandt. Mes pensées vont à sa famille, a réagi Tom Van Damme. Je leur souhaite beaucoup de courage en ces temps difficiles. Pour le reste, les mots me manquent » - A. T.-C.
Le jour d’après
Comment remonter sur le vélo après la mort d’un coéquipier, d’un compagnon de course ? Comment reprendre la compétition après le choc d’une mort sur le bitume ? Le peloton du Giro doit théoriquement s’élancer mardi à l’assaut des 216 km de la 4e étape entre Gênes et Livourne mais le décès de Wouter Weylandt devrait placer la compétition entre parenthèses pour au moins une journée. La course sera-t-elle neutralisée comme au lendemain du décès de Fabio Casartelli sur le Tour de France (1995) avec un peloton se recueillant à un rythme réduit ? Directeur de la course, Angelo Zomegnan a laissé aux coureurs « le libre choix de disputer la prochaine étape » : « Quel que soit leur choix, nous le respecterons. »
Zomegnan anticipe les polémiques
« Mardi, ce sera une journée de deuil », a expliqué le directeur général du groupe organisateur (RCS) Michele Acquarone. « Après, la fête recommencera, mais avec le coeur gonflé de douleur ». Lundi soir, les cérémonies protocolaires qui ont suivi la 3e étape ont déjà été réduites au minimum, sans musique sur le podium. Au départ de la 4e étape, le peloton devrait observer une minute de silence. « Nous ferons sans musique, nous allons annuler toutes les festivités et faire profil bas, comme dans le final de lundi », a précisé Zomegnan. La chute de Weylandt va-t-elle raviver le débat sur les dangers du parcours du Giro ? Lors de la 14e, les coureurs devront en effet dévaler la descente du Monte Crosti, un secteur inédit avec une chaussée déformée, très étroite et couverte de graviers.
La peur du Monte Crosti
En reconnaissance, Alberto Contador avait d’ailleurs fait part de ses craintes : « Le plus dur sera la descente avec des graviers et des précipices. L’idéal sera de basculer au sommet puis de prendre un VTT », avait commenté l’Espagnol. Zomegnan a voulu anticiper les polémiques en rappelant les conséquences de la chute de Pedro Horrillo qui était tombé dans le coma après une chute dans le vide de plusieurs dizaines de mètres : « Depuis, nous avons encore renforcé le dispositif avec des éléments des chasseurs alpins et des pompiers. Aucune course au monde ne met autant de moyens pour secourir d’éventuels blessés accidentels ». - A. T.-C. (avec AFP)